Collection(s) : La république des lettres
Paru le 12/07/2001 | Broché 291 pages
Etudiants
Nombreux sont, au XVIIIe siècle, les romans qui montrent le déséquilibre mental produit par le rapport à l'autre et à soi caractéristique du libertinage. La prise en compte de la folie permet de renouveler la lecture de textes romanesques qui vont des Illustres Françaises de Challe (1713) aux Amours du chevalier de Faublas de Louvet (1789), en passant par l'Histoire d'une Grecque moderne de Prévost (1740) et Le Paysan perverti et La Paysanne pervertie de Rétif de la Bretonne (1775 et 1785). Mettant en relation la création romanesque avec les descriptions contemporaines de la folie, cette étude en souligne les dimensions anthropologique et philosophique. Elle dévoile en même temps les écarts que le texte fictionnel maintient par rapport au discours nosographique de l'époque, et le savoir qu'il produit sur les perversions et les égarements de la raison. Il apparaît ainsi que la littérature libertine d'avant la Révolution offre une perspective sur la folie qui éclaire la façon dont le XVIIIe siècle voyait la psyché humaine, et qui étonne parfois par sa modernité.
Michèle Bokobza Kahan enseigne la littérature et la culture françaises à l'Université de Tel-Aviv (Israël). Elle a publié des travaux qui s'inscrivent dans le prolongement d'une réflexion sur le langage de la folie et ses manifestations romanesques au XVIIIème siècle effectuée à la lumière de la pragmatique et de la narratologie. Ses recherches actuelles portent sur l'œuvre de l'Abbé Dulaurens et la littérature clandestine au XVIIIème siècle.