Collection(s) : TransAire(s)
Paru le 13/09/2022 | Broché 417 pages
Public motivé
postface Michel Agier
Lingua (non) grata
Langues, violences et résistances dans les espaces de la migration
Que font les migrations aux langues et les langues aux migrations ? Dans la crise de l'accueil des migrants qui secoue l'Europe depuis 2015, les langues sont les grandes oubliées des politiques publiques. Pourtant, dans les territoires de l'asile, des dizaines de langues se rencontrent et se croisent aux frontières. Est-ce alors un grand malentendu ou un parler de la migration qui émerge dans ces territoires de Babel ? Une lingua franca ou à l'inverse une lingua non grata ?
Cet ouvrage est le fruit de quatre années de recherche de l'équipe Liminal (Linguistic and Intercultural Mediations in a context of International Migrations - ANR, Inalco, 2017-2021) dans les campements, camps et centres d'hébergement et d'accueil pour demandeurs d'asile. Les enquêtes en pashto, persan, arabe(s), ourdou, tigrinya, français, anglais, italien, se sont déroulées au plus près des acteurs, dans la région parisienne, le Calaisis et aux frontières franco-anglaise et franco-italienne. Grâce à une méthodologie originale et une approche pluridisciplinaire à la croisée de l'anthropologie et de la sociolinguistique, l'ouvrage présente une perspective inédite pour aborder par les tangues ce qui se joue en migration : une expérience politique, de violences et de résistances.
Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky est professeur des universités en anthropologie à l'Inalco, spécialiste de l'exclusion sociale en Inde et au Brésil, chercheur à l'UMR 245 CESSMA (IRD-université Paris Cité-Inalco), directrice adjointe de l'Institut Convergences migrations et psychologue clinicienne à l'hôpital Avicenne (Bobigny).
Alexandra Galitzine-Loumpet est anthropologue, HDR, chercheur à l'UMR 245 CESSMA (IRD-université Paris Cité-Inalco), fellow de l'Institut Convergences migrations. Également formée à l'archéologie et spécialiste de la culture matérielle, ses recherches portent à la fois sur les supports matériels et les traces de l'expérience migratoire (objets, restes, graffiti) et sur les subjectivités face à l'exil.