Paru le 01/11/2006 | Broché 179 pages
Public motivé
sous la direction de Joël-Benoît d'Onorio
Les tensions entre la loi civile et la loi naturelle sont aussi anciennes que la civilisation mais elles se sont considérablement accrues depuis que le législateur moderne a entrepris de s'émanciper de ses normes supérieures de référence. Avec le temps, cette séparation a tourné à une véritable répudiation. L'extension de la souveraineté politique au domaine éthique a entraîné de graves distorsions dans la confection des lois et l'administration de la justice. Ce sont les notions mêmes de loi, d'ordre juste, voire de nature humaine et de liberté individuelle, qui ont été obscurcies par le triomphe conjugué du positivisme juridique et du laïcisme républicain.
Pourtant, entre la loi naturelle et la loi civile, il ne devrait y avoir aucun antagonisme mais plutôt complémentarité : la loi naturelle a besoin de la loi civile pour passer à la positivité et assurer son effectivité ; et la loi civile a besoin de la loi naturelle pour fonder sa légitimité et garantir sa rationalité. C'est ainsi qu'on parviendra à cet authentique État de droit auquel aspirent les démocraties contemporaines.
Parce que la loi naturelle demeure inséparable de la droite raison et que son rejet procède surtout d'une ignorance largement partagée, un nouvel inventaire est à établir dans une saine confrontation des différentes écoles philosophiques et traditions juridiques afin que ces principes premiers redeviennent, de nos jours, des principes communs.
C'est à cette recherche de concorde civile que s'essaient les auteurs de cet ouvrage.