Paru le 25/10/2012 | Relié sous jaquette
Tout public
Voir, éprouver, tenter de comprendre, faire savoir, sans idée préétablie et le regard ouvert, tel était le projet de Denis Rouvre lorsqu'il s'est rendu, à deux reprises, au Japon, dans la région du Tohoku, dévastée par le tsunami du 11 mars 2011.
Parcourant des lieux voués à la désolation, anéantis dans la fureur aveugle des éléments et désertés par ses habitants, il y a d'abord fait l'expérience du silence. Puis il a retrouvé les survivants, a tenu à les photographier et à recueillir leurs témoignages. À ceux-là, qui logent dans des maisons préfabriquées en attendant une vie meilleure, il a redonné un visage et une voix.
Si les images de Denis Rouvre, tant portraits que paysages, disent bien que quelque chose a basculé, retenu, comme en suspens, dans des fragments d'éternité, elles n'expliquent cependant ni ne démontrent rien. Refusant tout sentimentalisme, elles enregistrent, avec une sobre acuité, les traces manifestes d'un ravage au-delà desquelles se dessinent, se devinent les lignes de fracture de toute une société.