Collection(s) : Titres
Paru le 19/05/2011 | Broché 278 pages
texte établi par Rolf Tiedmann | et traduit de l'allemand par Sylvie Muller
Dans la lignée de ses Trois Pièces radiophoniques, Walter Benjamin a réalisé des émissions destinées à la jeunesse avant la mainmise des nazis sur la radio. À travers la profusion labyrinthique de récits hantés par le merveilleux, il s'efforce de renouveler le genre du conte. Avec l'évocation d'événements lointains, ces lumières pour enfants clignotent pour tous comme le butin enjoué de ce collectionneur d'histoires qu'était Benjamin.
« Les contes pour enfants de Benjamin ne sont pas des contes de fées, ils adressent plutôt un avertissement prophétique aux jeunes gens. [...] En cela, ces contes de la catastrophe imminente demeurent fidèles à la vocation des contes traditionnels qui, dans l'esprit de Benjamin et d'Ernst Bloch, doivent aussi être des récits d'émancipation, animés malgré tout par un principe d'espérance, ô combien fugitif, à l'opposé des mythes asservissants. »
Jean Lacoste. La Quinzaine littéraire
Walter Benjamin est né en 1892, de parents juifs, à Berlin. Il y suit des études de philosophie et soutient sa thèse sur la critique d'art à l'époque romantique, en 1918, à l'université de Berne. Dès 1914, il commence à traduire Baudelaire. Dans les années 1927-1930, il se lie d'amitié avec Horkheimer, Adorno et Brecht. La présence hitlérienne le pousse à effectuer de nombreux voyages, notamment en France. Il traduit alors Proust et Balzac. Il s'exile définitivement en 1933. Il tente de quitter l'Europe pour les États-Unis en 1940. Mais, la nuit de son arrivée en Espagne, il est arrêté à Portbou et se suicide en absorbant une dose mortelle de morphine, pensant que les autorités espagnoles allaient le livrer à la Gestapo.