Madagascar, l'opéra du peuple : anthropologie d'un fait social total, l'art Hira Gasy entre tradition et rébellion

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 504 pages
Poids : 840 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782845860193

Madagascar, l'opéra du peuple

anthropologie d'un fait social total, l'art Hira Gasy entre tradition et rébellion

de

chez Karthala

Collection(s) : Hommes et sociétés

Paru le | Broché 504 pages

Public motivé

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préface Mireille Rakotomalala | préface Robert Abirached | prologue Pierre Verin | postface Jean-Marie Pradier


Quatrième de couverture

Les mpihira gasy perpétuent depuis plus de cinq siècles une expression artistique unique au monde. C'est un art populaire : tous sont paysans autant qu'artistes, autodidactes et solidaires. Le public est d'abord composé des riziculteurs et éleveurs de zébus des campagnes malgaches (où vit la grande majorité de la population), et aussi des travailleurs de l'économie informelle, des habitants des quartiers défavorisés des villes. Leur scène est avant tout la terre malgache, rouge sombre, au centre des rizières. L'espace scénique est défini par le cercle emblématique que forme le peuple dont ils sont issus, assis autour d'eux.

Cet art est aussi un art sacré : les plus majestueux et les plus festifs des spectacles ont lieu lors des famadihana, ces cérémonies par lesquelles les ancêtres de la famille, du lignage étendu aux consanguins et affins, sont sortis des tombeaux lors de grandes fêtes à l'occasion desquelles un suaire neuf, le lambamena, leur est offert. Un famadihana sans le concours de troupes de Hira Gasy est inconvenant. Cet art est un art national depuis qu'à la fin du XVIIIe siècle le monarque Andrianampoinimerina conçut le dessein d'unir tous les peuples de la grande île en un seul royaume et éleva les troupes d'artistes - paysans qui perpétuaient un art structuré dès le XVe siècle au rang de Mpihira'ny andriana, les chanteurs du Roi, les artistes royaux.

Consacré au Hira Gasy et contribution à l'anthropologie sociale de cet art, cet ouvrage est le résultat de recherches, entreprises de 1989 à 2001, par une étude ethnographique menée dans les villages d'artistes-paysans auprès de la troupe la plus prestigieuse de Madagascar : Tarika Ramilison Fenoarivo. Se référant principalement aux travaux et analyses de G. Balandier, J. Copans, M. Godelier, C. Lévi-Strauss, C. Meillassoux, P.-P. Rey, et contestant les paradigmes néo-évolutionnistes de «pays les moins avancés», et de «sous-développement», ce livre propose une contribution à l'anthropologie rebelle. Tout comme, au début du XXe siècle, Jean Paulhan avait fait éditer pour la première fois les Hain Teny, avec cet ouvrage Karthala édite le premier Cahier d'œuvres de Hira Gasy traduites en langue française.

Biographie

Didier Mauro est anthropologue et cinéaste documentariste spécialisé en anthropologie visuelle, diplômé d'ethnologie générale et sociologie comparative, docteur ès lettres (option cinéma), docteur ès théâtre et arts du spectacle de l'université de la Sorbonne nouvelle - Paris III, membre de l'Académie des Sciences d'Outre-mer. Ses travaux ont pour objet les contextes culturels et artistiques du monde subtropical. Depuis 1977 des missions de terrain l'ont amené à étudier les sociétés caraïbéennes, andines, africaines et asiatiques et à leur consacrer de nombreux films. Spécialiste de Madagascar, ses recherches portent sur le thème : La mort, l'art, l'amour à Madagascar. Membre du Laboratoire d'ethnoscénologie (UFR d'arts de l'Université de Paris VIII), il enseigne à l'Université de la Sorbonne nouvelle.