Collection(s) : Le genre en toutes lettres
Paru le 24/01/2024 | Broché 285 pages
Public motivé
Le divorce - s'en souvenait-on ? - est une loi née des pages des fictions du XIXe siècle. Jurisconsultes, écrivains et littérateurs de ce temps en ont en tout cas l'intime conviction. La littérature ferait-elle donc loi? Remontant cette source, cet essai ouvre l'enquête sur les liens entre le récit et le droit au démariage, dont la législation épouse les soubresauts de l'époque: votée en 1792, introduite dans le Code civil de 1804 avant d'être abrogée en 1816, la loi du divorce est finalement définitivement promulguée sous la Troisième République, en 1884. Revenant sur le pouvoir législateur de la littérature, et sur la révolution que le démariage introduit dans les moeurs, les désirs et les rapports entre les sexes, cette étude interroge enfin la puissance encrivore d'une loi qui met en crise le roman : sur quoi écrire, en effet, si Tristan peut épouser Iseut et Emma divorcer de Charles?
Ancienne élève de l'École Normale supérieure de Lyon, agrégée de Lettres modernes, Marion Glaumaud-Carbonnier est chercheuse associée au Centre Zola (ITEM-CNRS). Ses recherches portent sur les rapports entre droit et littérature et sur le roman familial du XIXe siècle.