Serie : Mana. Vol 12-13
Paru le 07/04/2005 | Broché 452 pages
Public motivé
Aldo Haesler : Introduction
Michalis Lianos : Deleuze, Foucault et le nouveau contrôle
Jérôme Porée : Les limites de l'échange
Niklas Luhmann et la pensée systémique
Dossier coordonné par Aldo Haesler et Christian Papilloud
Christian Papilloud : Niklas Luhmann, théoricien des systèmes sociaux
Otthein Rammstedt : In memoriam Niklas Luhmann
Préface d'Aldo Haesler : Le Petit Poucet et le Vaillant Petit Tailleur : en marge d'une controverse malheureuse
Gorm Harste : Une théorie kantienne de la société du risque : Niklas Luhmann et la globalisation du système militaire
Jean Clam : L'idée d'une théorie générale des sciences sociales
Dirk Baecker : Niklas Luhmann dans la société de l'ordinateur
Urs Stäheli : Écrire l'action : double contingence et normalisation
Christian Papilloud : Contingence et communication : l'angle mort de la sociologie de Niklas Luhmann
Florence Rudolf : Une sociologie de l'environnement sans contexte : Niklas Luhmann : une réception ambivalente
Jean Clam : Passion sans terme ou travail de deuil : regard sociologique sur la psychothérapie et les dilemmes des choix de soi
Notes critiques
Camille Tarot : Nouvelle spiritualité et société : à propos d'un ouvrage de Frédéric Lenoir
Gérard Boudesseul : Autour de la politisation : subjectivisation et consentement, clôture et conversion : note sur 22 contributions coordonnées par J. Lagroye
Salvador Juan : Note critique sur la littérature récente sur le risque disponible en français : nouveaux travaux et nouveaux discours sur le risque : proposition de typologie
Recherches en cours
Anne Pellissier : Médecine, médicalisation et anticipation de la maladie
Jean-Yves Fontaine : Gendarmerie et démocratie : nature, bilan et évolution du mouvement social en gendarmerie
Varia
Denis Duclos & Hélène Y. Meynaud : Sur la lecture de l'avenir dans l'eau de la source de Saint Georges-Balsamitis, île d'Amorgos (Cyclades)
Notes de lecture
Résumés anglais
Découvert par Codrington peu avant 1890, en Mélanésie, le mot mana y désignait la puissance et la chance de toute action réussie, humaine ou cosmique, magique ou religieuse. Il fut bientôt emprunté par l'ethnologie européenne et les sciences des religions qui pensèrent lui trouver des équivalents ailleurs : hasina à Madagascar, orenda des Hurons, manitou des Algonkins. Il s'ouvrait ainsi une belle carrière d'énigme, en particulier dans l'École sociologique française et les courants qu'elle influença.
Sentiment de l'infini ou du divin sous une forme vague et brumeuse pour Max Müller, force anonyme des énergies collectives du clan projetées sur le totem selon Émile Durkheim, ancêtre dans la mentalité primitive de la notion de cause pour Lucien Lévy-Bruhl, catégorie inconsciente de l'entendement, mais expressive de l'efficacité du rite aux yeux d'Hubert et Mauss, signifiant flottant qui comme nos trucs et nos machins veut dire tout et rien par l'excès du signifiant sur le signifié comme condition du langage pour Claude Lévi-Strauss ; la liste n'est pas close et d'autant moins que le mana s'accroît du prestige et de l'acribie des grands fondateurs pour les transmettre comme un défi aux chercheurs à venir.
Le mana se dérobe et se donne, se reprend et défie. À l'interface du sens et de l'affect, des formes et des forces, du conscient et de l'inconscient, du magique et du rationnel, il déjoue les frontières des savoirs. Dans sa polysémie il interroge anthropologie, sociologie, ethnologie, psychanalyse, linguistique et philosophie, là où la revue Mana entend se tenir et poursuivre le questionnement.