Collection(s) : Le manteau d'Arlequin : théâtre français et du monde entier
Paru le 17/03/2005 | Broché 103 pages
traduit du russe par Georges Nivat
Deux prisonniers purgent une peine à vie dans la Rome de Tibère transposée à l'époque de la cybernétique. La Tour où ils ont leur cellule s'élève à un kilomètre au-dessus de la Ville éternelle. Rome est une utopie de l'espace et du temps, et la Tour est l'aboutissement de cette utopie. Le dialogue des deux prisonniers est tour à tour gouailleur, grossier, sentimental, philosophique. L'un est romain, l'autre barbare. Pour le Romain, le suicide sera moins un geste personnel que son identification à l'utopie.
Les recoupements avec l'oeuvre poétique de Brodsky, les allusions à la Russie, les citations de Sappho ou de Properce vivifient ce texte théâtralement très efficace, la meilleure des trois tentatives théâtrales du poète dissident.
Ironie et émotion accompagnent notre regard sur ces deux candidats à l'utopie qui attendent la parousie du Progrès, en compagnie d'un serin.
G. N.
Né en 1940 à Saint-Pétersbourg, Joseph Brodsky doit s'exiler en 1972 et s'installe aux États-Unis où il meurt en 1996. Prix Nobel de littérature en 1987, il est considéré comme le plus grand poète russe de sa génération. Aux Éditions Gallimard ont paru les recueils Poèmes (1961-1987) et Vertumne et autres poèmes, ainsi que l'essai Acqua alta.