Paru le 01/05/2005 | Broché 93 pages
Tout public
complicité picturale Didier Comte
Ensuite ce fut le premier train de l'enfer, tirant son chapelet de wagons damnés, puis Buchenwald et Dora enfin où seuls les morts étaient libres...
Je vous conte un exil
de sinistre mémoire,
sans orgueil, sans aigreur,
témoin sourd d'une guerre
dont je ne fus que la boue.
À tous ceux qui sont morts
dans le même calvaire
je dédie ce récit:
son objet vaut surtout
de les pleurer sans fin!
Lorsqu'il rentrera, en mai 1945, ne pesant pas plus de quarante kilos, ce sera le silence, l'impossibilité de parler...
Bien plus tard Bernard Cabiron deviendra le vecteur, celui par qui la parole, enfin, passera pour offrir ce chant à deux voix, que Claire et Hélène, les filles de Pierre Fournot, décrivent comme un livre nu, véritable leçon d'optimisme pour tous ceux qui sont dans la désespérance.
Professeur de lettres classiques au collège lycée Sainte-Marie de Lons-le-Saunier, il a publié une dizaine d'ouvrages dont «Paysages, massif du Jura» aux éditions Michel Loup (Prix Louis Pergaud 2002), «Contes de décembre» et «Jean Vuillemey, vitraux dans le Jura» aux éditions Aréopage en 2003 et 2004.
Architecte et peintre jurassien, il cherche l'affinement des sensations les plus aiguës et saisit les choses dans leur globalité mouvante. Sa représentation du monde brise l'écorce des apparences et joue avec la réalité impalpable.
Pierre Fournot fut pris dans la rafle du 17 avril 1944 à Poligny. Il avait vingt-deux ans, était marié et père d'une petite fille de trois mois.