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Paru le 15/05/2013 | Broché 398 pages
Public motivé
En Europe centrale, la génération d'écrivains apparue après 1989 s'est singularisée par son attention aux lieux, donnant naissance à ce que l'on pourrait appeler une géopoétique. Faire parler le territoire, fouiller ses béances, relever ses cicatrices, ses verrues monstrueuses, ses jardins délaissés, jusqu'à constater que les paysages, symboliquement ou non, sont toujours des champs de bataille. Pour ces écrivains « scrutateurs » et archéologues, il s'agit en effet de redonner vie, parole et mémoire à des lieux qui ont été occultés ou manipulés dans les mythologies nationales puis revisités par les politiques culturelles officielles après 1945.
Le mur de Berlin a entraîné dans sa chute nombre de barrières mentales ou idéologiques dont la soudaine disparition a permis l'ouverture de chantiers consacrés à des sujets sinon tabous, du moins peu étudiés et discutés jusqu'alors par la société civile. Stasiuk, Andrukhovych, Huelle, Kertész, Kratochvil, Esterhàzy, pour n'en citer que quelques-uns, ont fait surgir leurs récits des ruines et des enfouissements. Leur littérature s'emploie à substituer aux idéologies fondées sur l'évacuation et la falsification des faits une réalité vécue et qui accueille la complexité.
Textes de 24 auteurs, spécialistes des littératures centre-européennes. Sous la direction de : Malgorzata Smorag-Goldberg, normalienne, maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne, traductrice et spécialiste des littératures d'Europe centrale (notamment de l'oeuvre de Gombrowicz et de Schulz).
Marek Tomaszewski, professeur des universités (INALCO), qui a dirigé un ouvrage collectif : Pologne singulière et plurielle (PUL, 1993). Il est l'auteur d'Écrire la nature au XXe siècle : les romanciers polonais des confins, Septentrion, 2006.