Mensonges en couleurs. Emanuel Carnevali

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 132 pages
Poids : 204 g
Dimensions : 14cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782268052564

Emanuel Carnevali

de

chez Rocher

Collection(s) : Anatolia

Paru le | Broché 132 pages

16.90 Indisponible

Quatrième de couverture

À l'instar de Dino Campana, Emanuel Carnevali a connu un destin de «poète maudit»: né à Bologne, en 1897, il était encore enfant lorsqu'il partit pour les États-Unis, qui devaient devenir pour lui le lieu symbolique de la vie et de la littérature.

Très jeune, on le retrouve dans le cercle d'Ezra Pound, William Carlos William et Sherwood Anderson, qui l'accueillirent comme un des leurs.

Carnevali écrivait en anglais, sa seule langue étant celle de l'exil, et il apportait ainsi dans la poésie américaine un souffle sauvage, dont on sentit toute la nouveauté. Il connut un destin tragique: en 1922, frappé d'encéphalite, il dut regagner l'Italie. Il passa les dernières années de sa vie dans un hôpital proche de Bologne, où il reçut jusqu'à sa mort, en 1942, les lettres et les visites de ses amis d'outre-Atlantique.

Ses poésies sont traduites ici pour la première fois en français.

Jour d'été (Extrait)

Les arbres du parc sont aveuglés par la poussière. Les caniveaux sont des bouches ouvertes de la soûlerie de Manhattan.

Mais, enfin, laissez-les tomber, vos amours voraces, vos gloutonnes et poisseuses idylles. Et vous, les snobs, fichus crétins, souvenez-vous que vous transpirez aussi.

Trouvez tous enfin l'apaisement dans la laideur, et toi, âme sacrée de la foule, patauge dans la chaleur. Personne ne meurt, sois donc sans crainte. Un peu de vie est resté.

Vois-les briller dans tous les yeux, les feux follets de la lubricité. Nous sommes encore vivants.

Regarde-moi trottiner, plutôt satisfait, quand mes yeux paraissent dévorer des gorges encore inconnues et des cuisses étranges, au sein de tes sacrées foules, ô Manhattan!