Collection(s) : Natures sociales
Paru le 18/03/2010 | Broché 304 pages
Public motivé
Les auteurs proposent un regard rétrospectif sur une période fondatrice d'une réforme de l'expertise liée aux crises sanitaires des années 1990 ; ils apportent une lecture sociologique des modifications qu'a subies l'expertise scientifique avec la crise de la «vache folle». La place occupée par la dynamique scientifique du domaine des prions dans les relations entre science et décision publique invite en effet à voir dans la «vache folle» une puissante machine à questionner les modalités et le sens d'une transformation profonde et durable des façons de gouverner les risques sanitaires.
C'est tout particulièrement la structuration inédite d'une référence à la précaution, à travers la constitution d'une conscience réflexive des experts vis-à-vis de la fonction politique de leur travail, qui est ici explorée.
Un livre éclairant au moment où les grippes à répétitions tendent à construire un état de surveillance généralisée, certes fondé en droit sur des décisions souveraines, mais largement constitué par une expertise scientifique qui traite non seulement des souches virales et des vaccins mais qui anticipe aussi les voies et modalités d'une gestion politique des risques.
Fondé sur l'étude sociologique des pratiques des chercheurs-experts à partir des récits et des traces de leurs activités collectives, cet ouvrage apporte une contribution originale qui intéressera autant les chercheurs en sciences sociales que les décideurs.
Céline Granjou est sociologue au CEMAGREF, UR DTGR (Grenoble). Après avoir travaillé sur la gestion des risques sanitaires, elle poursuit actuellement des travaux à l'articulation entre sociologie de la nature et sociologie des sciences. Elle s'intéresse notamment à la mise à l'agenda scientifique et politique de la biodiversité.
Marc Barbier est chercheur en sociologie des organisations à l'INRA et directeur de l'unité de recherche INRA Sens (Université Paris Est). Après avoir travaillé sur les dispositifs de gestion des risques collectifs en agriculture, il étudie actuellement les effets des impératifs du développement durable sur la recherche agronomique.