Collection(s) : Ekphrasis
Paru le 18/11/2017 | Broché 49 pages
Tout public
Millet Pleins et déliés
« Une femme se tait. Une femme se tient. Elle attend. Que regarde-t-elle ? Que voit-elle ! Son corps est au repos, un moment, avant de se pencher, de saisir la fourche, et d'attiser le feu d'herbes. Elle arrête le spectateur, parce qu'elle est arrêtée, elle, a suspendu le tempt, elle s'enfonce dans les volutes de la fumée, et en elle-même, peut-être, dans les méandres de sa vie, dans les plis que font les vies, dans les plut du tempt qui paste sur les corpt et mange les années. » Marie-Hélène Lafon a les gestes et l'odeur des brûlis dans le corps et sous la peau pour toujours ; ça remonte des enfances et du pays premier. À partir de La Brûleuse d'herbes de Jean-François Millet conservée au musée du Louvre, elle nous entraîne dans une histoire qui sent la fumée des brûlis de mars ou d'octobre.
Marie-Hélène Lafon
Fille de paysans, Marie-Hélène Lafon est née à Aurillac dans le Cantal. Agrégée de grammaire, professeur de lettres et écrivain, elle raconte de livre en livre un monde qui disparaît. Elle dit de son écriture : « Je travaille comme on laboure. C'est d 'abord une question de matériau : l'enfance et les origines sont paysannes, plantées dans la terre, et, jusqu'à prêtent, sans que je sache pour combien de temps encore, j'éprouve la nécessité d'écrire à partir de là. » Marie-Hélène Lafon a obtenu le prix Renaudot des Lycéens en 2001 pour Le Soi du chien et le Goncourt de la nouvelle en 2016 pour Histoires.