Collection(s) : Europes littéraires
Paru le 01/06/2003 | Broché 396 pages
Doctorat
Censé refléter une réalité, le miroir se dérobe à toute saisie objective. Ce n'est donc pas impunément que notre société occidentale le tient pour un objet-fétiche, point de mire d'un narcissisme conscient de ses limites et par là, ouverture sur sa propre mise en question. Mais au-delà de cette tentation mi-tragique, mi-enjouée de la plongée derrière le tain, le miroir fournit un point de départ de la représentation artistique.
Par ses nombreux parcours, le présent ouvrage s'efforce de clarifier à travers les champs d'investigation les plus divers, la tension qu'engendrent le reflet d'une réalité première et ses multiples déformations esthétiques. Car l'illusion du reflet fidèle à la réalité, ne saurait durer avec plus ou moins d'insistance, l'image que renvoie le miroir se révèle faussée, gauchie, irréelle. Cette constante duplicité fonde sans doute la fascination devant les miroirs, tout comme la continuelle aspiration à des dépassements ludiques du réel - à ses métamorphoses, à ses anamorphoses qui ouvrent grandes les portes du merveilleux, du fantastique, ou plus simplement de l'imaginaire et de la fiction. Prisée, aimée, adulée, la magie du miroir inquiète ou irrite et si l'inquiétude peut détourner le regard du miroir, l'irritation favorise l'envie de regarder derrière lui - au péril de le voir se briser. Ainsi ce volume se veut-il miroir de bien des enjeux où les surprises ne manquent pas: spéculum semper fallax.
Spécialiste de Schiller, de Nietzsche, de Dürrenmatt et des mouvements antifascistes, Peter André Bloch est professeur de littérature allemande. Professeur de littérature française quant à lui, Peter Schnyder a consacré l'essentiel de ses recherches à Gide, à Frénaud et à la littérature de la Suisse romande. Tous deux enseignent à l'Université de Haute-Alsace.