Collection(s) : Equateurs parallèles
Paru le 21/04/2011 | Broché 365 pages
préface de Lucien Descaves | images de Lucien Métivet
«Mon oncle Benjamin n'était pas ce que vous appelez trivialement un ivrogne, gardez-vous de le croire. C'était un épicurien qui poussait la philosophie jusqu'à l'ivresse, et voilà tout. Il avait un estomac plein d'élévation et de noblesse. Il aimait le vin, non pour lui-même, mais pour cette folie de quelques heures qu'il procure, folie qui déraisonne chez l'homme d'esprit d'une manière si naïve, si piquante, si originale, qu'on voudrait toujours raisonner ainsi. S'il eût pu s'enivrer en lisant la messe, il eût lu la messe tous les jours. Mon oncle Benjamin avait des principes : il prétendait qu'un homme à jeun était un homme encore endormi ; que l'ivresse eût été un des plus grands bienfaits du Créateur, si elle n'eût fait mal à la tête ; et que la seule chose qui donnât à l'homme la supériorité sur la brute, c'était la faculté de s'enivrer.»
Les amateurs de Mon oncle Benjamin forment un club ouvert à tous les courants de l'anarchie et de la libre pensée. Ce roman raconte, dans les dernières années de l'Ancien Régime, les aventures d'un médecin réfractaire pour qui la gaieté est une espèce d'orgueil. Ses ennemis : les puissants et les vaniteux.
Claude Tillier (1801-1844) a été instituteur et journaliste. Originaire de Clamecy dans la Nièvre, il s'est montré rebelle à toutes les formes d'autorité. Mon oncle Benjamin a été adapté au cinéma par Édouard Molinaro avec Jacques Brel dans le rôle-titre.