Serie : Monde (Le), hors série
Paru le 03/02/2016 | Broché 122 pages
Tout public
Alain Duhamel a côtoyé François Mitterrand pendant plus de trente ans, l'a interviewé des dizaines de fois pour la radio ou la télévision. Il a cosigné avec lui au lendemain de l'élection présidentielle de 1969 un livre d'entretiens, Ma part de vérité. Dans le portrait qu'il nous a confié, il décrit l'ancien président de la République comme «un républicain de progrès plutôt qu'un socialiste. Un chef d'État prédestiné, un lutteur incomparable, un manoeuvrier impudent, un orateur unique, un politique éblouissant qui n'avait pas honte d'être aussi un politicien impénitent.»
Le portrait
L'oeuvre
Auteur prolixe (une quinzaine d'ouvrages publiés), François Mitterrand ne se considérait pas comme un écrivain. Si l'écriture était, selon ses termes, «toujours un besoin» et «parfois un plaisir», c'était aussi une épreuve. Facilement distrait de sa tâche par un livre, un aboiement ou un stylo défectueux, il écrivait au gré des circonstances. Loin d'être des confessions, ses textes révèlent un promeneur, inspiré autant par la carte électorale que par celle du monde, par les forêts que par les buildings de New York ou la tour Montparnasse.
L'entretien
Mathias Bernard, spécialiste de l'histoire politique contemporaine, dresse un bilan tout en nuances de l'ère Mitterrand. Sans accréditer la thèse de la trahison des promesses de 1981, il explique que si ses deux septennats ont permis aux dirigeants de gauche de prendre conscience des réalités économiques, ils ont aussi plongé leur électorat dans un désarroi qui explique en grande partie la situation politique actuelle de la France.
Habité par la politique, ancré dans le pays, cette France des cantons, François Mitterrand a, tout au long de sa vie dans l'opposition ou au pouvoir de 1981 à 1995, suscité admiration ou critiques, haines ou passions. Sa jeunesse, où il a soutenu Pétain avant de rejoindre la Résistance, n'est que l'un des sujets de polémique. Les contributions d'Hubert Védrine, de Jack Lang, d'Édouard Balladur, de Benjamin Stora, et les textes de nombreux autres auteurs donnent toute la mesure d'un personnage complexe.
Débats et hommages
