Collection(s) : Babel
Paru le 01/08/1989 | Broché 96 pages
postface Grigori Fridlender | traduit du russe par André Markowicz
Le point de vue des éditeurs
Enfermé dans le réduit le plus obscur d'un appartement communautaire, misérable, loqueteux, bougon et ladre, Monsieur Prokhartchine - celui qui gagne péniblement sa croûte, khartchi - n'emportera pas avec lui le secret de son existence : le jour de sa mort, ses colocataires découvrent dans le crin de son matelas un invraisemblable magot, fruit des privations de sa longue existence.
Prokhartchine dès lors rejoint la cohorte des avares pathétiques de la littérature, à commencer par le Chevalier avare du maître Pouchkine, mais dans sa misère et sa démesure il reste un héros profondément dostoïevskien. L'entreprise de retraduction par André Markowicz de l'œuvre du grand écrivain russe prend une fois encore - avec ce texte imprécatoire et saisissant - tout son sens.
Fédor Dostoïevski (1821-1881) entra en littérature en 1844 avec les Pauvres Gens. Monsieur Prokhartchine, qui annonce les grandes nouvelles ultérieures, comme les Camets du sous-sol (Babel n° 40) ou la Douce (Babel n° 57) date de l'été 1846.