Quatrième de
couverture
Montréal serait une ville ouverte, diversifiée, créative et festive. Peut-être, mais nous ne sommes pas dupes. Montréal contient assez d'aberrations non seulement pour en faire un livre, mais également pour venir à bout du moral de ses citoyens. D'une démocratie qui ne fonctionne qu'à coups de maire populiste jouant au shérif, aux erreurs monumentales comme le défunt échangeur des Pins jusqu'à la destruction de Grif ntown et au nouveau « Quartier des spectacles » réduisant la culture à une industrie au service de la valorisation du foncier, Montréal est dépressionniste. Architecture étouffée par le béton, diversité traversée par des clôtures, consommation organisée en centre d'achats, patrimoine sclérosé, brutalité policière, autoroutes tentaculaires, banlieues mièvres, histoire coloniale honteuse, promoteurs véreux, écarts de richesse dégradants, discrimination systématique : rien ne manque à cette ville, pas même quelques pisse-vinaigres las de la complaisance médiatique et de la politesse stérilisante désirant pro ter de son 375e pour lui faire sa fête. Reprenant l'énergie brute de Québec ville dépressionniste, l'objectif est simple : parler librement et dire quelque chose de signicatif à propos de notre milieu de vie.
