Monuments mégalithiques à Locmariaquer (Morbihan) : le long tumulus d'Er Grah dans son environnement

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 308 pages
Poids : 1138 g
Dimensions : 23cm X 28cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-271-06490-5
EAN : 9782271064905

Monuments mégalithiques à Locmariaquer (Morbihan)

le long tumulus d'Er Grah dans son environnement

chez CNRS Editions

Collection(s) : Supplément à Gallia préhistoire

Paru le | Broché 308 pages

Professionnels

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Charles-Tanguy Le Roux, Eric Gaumé, Yannick Lecerf et Jean-Yves Tinévez | avec la collaboration de Dominique Demaille, Anne Gebhardt, Loïc Langouet et al.


Quatrième de couverture

De 1986 à 1994, les fouilles de Locmariaquer, menées conjointement par le CNRS et le ministère de la Culture avec l'aide du conseil général du Morbihan et de la municipalité de Locmariaquer, ont concerné trois des monuments majeurs de cette presqu'île morbihannaise : le dolmen de la Table des Marchands, le Grand Menhir brisé et le tumulus d'Er Grah. Ces recherches ont été accompagnées d'une opération d'archéologie préventive pour étudier les traces d'occupation néolithiques et chalcolithiques repérées à l'emplacement du tout proche nouveau cimetière communal. Ce sont les deux dernières facettes de ce programme qui sont présentées ici.

Du fait de sa forme très surbaissée, le tumulus d'Er Grah avait été, malgré ses 140 m de long, relativement négligé jusqu'ici (bien que le caveau central ait été violé anciennement) ; la fouille a révélé que son histoire était particulièrement complexe.

Le vieux-sol sous-jacent a révélé des traces d'activités multiples, dont les plus anciennes semblent remonter à la fin du VIe millénaire av. J.-C., ce qui pose en termes nouveaux la question des débuts de la néolithisation dans la région. La plus remarquable des structures conservées (la fosse e4) a livré les restes ultimes de deux grands bovinés. La discussion des données conduit à privilégier l'hypothèse d'animaux déjà domestiqués, probablement ensevelis dans le troisième quart du Ve millénaire dans le cadre d'une procédure complexe. Dix perles en variscite ont par ailleurs été retrouvées à la base du monument ; leur étude minéralogique a permis d'exclure une provenance régionale. Leur dispersion dans une zone bien circonscrite au sud du caveau central (où furent jadis recueillies d'autres parures du même matériau) soulève par ailleurs la question d'un lien possible entre les deux séries d'objets.

Quant au tumulus lui-même, il fut édifié en plusieurs phases : le caveau central tout d'abord, recouvert par une grande dalle d'orthogneiss peut-être issue du dépeçage de l'alignement mégalithique voisin ; puis un premier cairn trapézoïdal (de près de 45 m de long sur 20 m de large) enserre ce caveau en son centre ; il est lui-même construit en deux phases (la seconde condamnant l'accès à la tombe) ; enfin une double extension de ce cairn (vers le nord et surtout vers le sud, en direction du Grand Menhir voisin), par deux massifs de limon chemisés de pierres en surface et sur les côtés, donne au monument son ampleur définitive. Malgré sa faible hauteur, ce monument (qui n'a jamais dû dépasser 2 m de haut) est à rapprocher de la série des grands « tumulus carnacéens » de la région ; il se relie ainsi aux divers groupes de « tumulus géants » et de « longs tumulus » connus dans l'ouest de la France (mais des rapports sont aussi à établir avec les long barrows britanniques). Les datations radiocarbone placent la construction d'Er Grah dans le dernier quart du Ve millénaire av. J.-C.

Dès le début, cette architecture semble avoir été axée sur le Grand Menhir tout proche et son extrémité sud semble être restée inachevée, presque au pied de celui-ci. Dans la zone intermédiaire, la stratigraphie laisse penser que ce monolithe géant était alors encore debout.

Biographie

Charles-Tanguy Le Roux, ancien conservateur général du Patrimoine, docteur en archéologie-archéométrie, a été directeur de la circonscription des Antiquités préhistoriques de Bretagne à partir de 1973. Après un détachement au CNRS, il fut directeur adjoint de l'UMR « Civilisations atlantiques et Archéosciences » jusqu'en 2002. Pour l'essentiel, son activité scientifique s'est partagée entre la pétro-archéologie et le mégalithisme.