Collection(s) : Hommes et sociétés
Paru le 01/01/2004 | Broché 394 pages
Public motivé
On appelle « Moogo » l'espace étatique sahélo-soudanien, intérieur au territoire du Burkina Faso d'aujourd'hui, qui, à la fin du XIXe siècle, au moment de la conquête coloniale française, regroupait une vingtaine de formations politiques indépendantes dominées par l'ordre aristocratique des Moose, dont les deux importants royaumes de Ouagadougou (Waogdogo) et du Yatenga. Les recherches conduites au long de ces trente dernières années sur les sources, principalement orales, de l'histoire du Moogo, ont permis d'assigner à cette histoire une chronologie désormais largement acceptée, qui situe au plus tôt à l'articulation des XVe et XVIe siècles l'apparition des premiers commandements moose.
On trouvera ici à la fois un bilan des travaux sur l'essor du Moogo et, comme le sous-titre de l'ouvrage l'indique, une « étude d'anthropologie historique » sur la formation de l'État africain et le développement sur la longue durée de ce type d'État. C'est dire que dans cet ouvrage, la problématique de l'établissement des faits et la méthodologie de l'analyse des cultures de l'oralité, notamment du point de vue des représentations du pouvoir qu'elles mettent en œuvre, forment un tout porteur d'hypothèses dont le domaine d'application dépasse largement le cadre déjà ample du Moogo.
Directeur de recherche honoraire au Centre national de la recherche scientifique, membre du Laboratoire d'anthropologie sociale, Michel Izard a publié de nombreux travaux sur l'ancien royaume du Yatenga et plus généralement sur les Moose; citons, chez Karthala : Le Yatenga précolonial. Un ancien royaume du Burkina (1985), chez d'autres éditeurs : Introduction à l'histoire des royaumes mossi (1970), Gens du pouvoir, gens de la terre. Les institutions politiques de l'ancien royaume du Yatenga (Bassin de la Volta Blanche) (1985), L'odyssée du pouvoir. Un royaume africain : État, société, destin individuel (1992).
