Collection(s) : Pavillons
Paru le 03/10/1996 | Broché 188 pages
traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard
Aujourd'hui promu au rang des grands classiques rusées, Andreï Platonov, né en 1899, mort en 1951, fut, de son vivant, un pestiféré. Visionnaire, critique féroce, bumoriste désespéré, il a créé une langue profondément singulière, qui le place parmi les plus grands écrivains de notre siècle.
La jeune Moscou est l'enfant de la révolution : orpheline, elle n'a ni père ni mère et ne possède aucun souvenir de son passé. Convaincue des bienfaits du socialisme, elle se donne tout entière pour participer à l'édification du bonheur collectif. Libre, sensuelle, héroïque, entourée de l'élite des «Jeunes constructeurs de l'avenir», elle les séduit tous, mais refuse de n'en aimer qu'un alors que la Russie entière l'attend - l'amour n'est pas communiste, et le bonheur personnel est une atteinte au bonheur collectif.
Tout au long des années 50, Platonov écrit, sur des cahiers d'écolier, différentes versions de Moscou heureuse, alors qu'il a déjà maille à partir avec les autorités et la censure : l'un de ses textes ayant déchaîné la colère de Staline, ses œuvres sont interdites de parution.
Retrouvé récemment dans les archives de l'écrivain, publié pour la première fois en 1991 dans une revue moscovite, Moscou heureuse était jusqu'alors inédit.