Collection(s) : Les cahiers de l'IFPO
Paru le 26/01/2022 | Broché 166 pages
Public motivé
Abdullah Alkafri, Nisrine Al-Zahre, Catherine Coquio, Grolan Haji | traduction des textes arabes Marianne Babut
Du témoignage à la poésie, en passant par le roman, le théâtre et la grammaire de l'abjection, cet ouvrage tente de penser le corps parlé et le corps écrit en Syrie. Par écriture du corps, nous entendons les textes littéraires qui portent une attention particulière à la corporalité. Nous désignons également les mots que le corps articule sur une scène plus large, les gestes et les actes dans lesquels il s'engage, l'ensemble se dressant comme un texte à interpréter et réinterpréter sans cesse. Mais écrire le corps dans le contexte sanglant de la guerre en Syrie, c'est aussi se heurter à l'indicible de la catastrophe qui blesse le langage. C'est se mettre alors en quête d'un reste, d'un échappé, d'un presque rien qui, tout en relevant du corps meurtri, se refuse à la nihilisation de l'expérience du monde : des hommes et des femmes sont encore là pour lui opposer leurs mots qui oeuvrent, inventant ainsi de nouvelles manières d'exprimer l'ineffable.
Emma Aubin-Boltanski, anthropologue, directrice de recherches au CNRS, est membre du Centre d'études en Sciences sociales du religieux. Ses recherches portent sur les dispositifs cultuels, l'eschatologie et l'engagement des femmes en religion et en politique.
Nibras Chehayed, docteur en philosophie, est chercheur à l'Institut français du Proche-Orient. Il développe actuellement une recherche sur le corps tragique dans le cadre d'un projet Marie Sklodowska-Curie au Ceritac à l'université de Paris et à l'Institut français du Proche-Orient.