Collection(s) : Discogonie
Paru le 07/03/2016 | Broché 82 pages
Tout public
Discogonie
Formé par la contraction de « discographie » et de « cosmogonie », le terme « discogonie » désigne l'intérêt particulier de cette collection pour les microsillons creusés par les artistes de la musique enregistrée.
Il s'agit de considérer qu'un vinyle, ce trou noir qui opère trente-trois révolutions par minute sur une platine, est le récit sonore du commencement d'un monde propre au groupe de musiciens qui l'a gravé, dont le big-bang serait l'impact du tout premier son, et dont les sept jours de la Création seraient ramassés sur quarante-cinq minutes environ.
My Bloody Valentine
Loveless
Les amateurs de My Bloody Valentine ont trouvé le temps long entre leur première écoute d'Isn't Anything et la sortie de Loveless. en 1991. De studio en studio, Kevin Shields et sa bande auront mis deux années à façonner l'album qui marquera de ses guitares brumeuses et de ses voix lointaines le début des années 1990 et qui continue de hanter tout amateur de distorsions. Dans les pas du Velvet Underground, d'Heldon ou de Suicide, My Boody Valentine a accouché avec un art qui n'appartient qu'à lui, et que l'on copiera, de la bande-son de ses errances et de ses doutes. À tel point que l'influence de Loveless aura sur le groupe un effet paralysant: vingt années passeront avant qu'il n'enregistre un « nouvel » album. Assez de temps pour interroger la nature de ce désenchantement qui menace tout créateur véritable - c'est-à-dire : souvent inquiet
Guillaume Belhomme a collaboré aux Inrockuptibles, à Jazz Hot et à Mouvement et anime le blog Le Son du grisli. Il est l'auteur d'une anthologie de jazz en deux volumes (Giant Steps/Way Ahead chez Le Mot et le reste) et dirige les éditions Lenka lente.