Collection(s) : Mondes arabes
Paru le 01/02/2006 | Broché 132 pages
traduit de l'arabe par (Palestine) par Elias Sanbar
Ne t'excuse pas
Rien que la lumière.
Je n'ai arrêté mon cheval que pour cueillir une rose rouge dans le jardin d'une Cananéenne qui a séduit mon cheval et s'est retranchée dans la lumière : « N'entre pas, ne sors pas... »
Je ne suis pas entré et je ne suis pas sorti.
Elle a dit : Me vois-tu ?
J'ai murmuré : Il me manque, pour le savoir, l'écart entre le voyageur et le chemin, le chanteur et les chants...
Telle une lettre de l'alphabet, Jéricho s'est assise dans son nom et j'ai trébuché dans le mien à la croisée des sens...
Je suis ce que je serai demain.
Je n'ai arrêté mon cheval que pour cueillir une rose rouge dans le jardin d'une Cananéenne qui a séduit mon cheval et je suis reparti en quête de mon lieu, plus haut et plus loin, encore plus haut, encore plus loin que mon temps...
Mahmoud Darwich, né en 1942 à Birwa, près de Saint-Jean-d'Acre, est unanimement considéré comme l'un des plus grands poètes arabes contemporains. Auteur de plusieurs ouvrages maintes fois réédités et traduits partout dans le monde, il a publié chez Actes Sud : Au dernier soir sur cette terre (poèmes, 1994) ; Une mémoire pour l'oubli (récit, 1994) ; Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ? (poèmes, 1996) ; La Palestine comme métaphore (entretiens, 1997) ; Le Lit de l'étrangère (poèmes, 2000) ; Murale (poème, 2003) ; Etat de siège (poème, 2004).