Paru le 03/05/2000 | Broché 158 pages
Le nom de Léopold Sédar Senghor demeure dans la pensée africaine un temps fort de la réflexion. Critiqué ici, repris là, renié puis récupéré par les uns les autres, il se manifeste à travers les études historiques comme un repère important de la pensée contemporaine. L'image du personnage philosophe-poète, politique-anthropologue, humaniste, critique ne permet pas toujours des jugements faciles sur son œuvre.
L'étude présentée ici par Pius Ngandu Nkashama s'inscrit dans une perspective différente, il s'agit d'un commentaire de la négritude de Senghor. En partant des préalables qui introduisent la théorie de l'émotion à l'intérieur de la problématique de la phénoménologie, l'auteur montre une part essentielle de la poétique dans la pratique du texte littéraire, selon les axes inaugurés par Thibangu wa Mulumba. Il manquait assurément cette dimension nouvelle dans la lecture de la pensée senghorienne, et il était utile que les préliminaires de la négritude dans la poétique apparaissent enfin à l'intérieur d'une méthodologie adéquate de la pensée. Cet ouvrage permettra d'élargir le champ de la recherche sur la perception et le sens, et il s'adresse directement aux enseignants et aux commentateurs intéressés par une réflexion théorique.
Pius Ngandu Nkashama est l'auteur de nombreux ouvrages critiques, dont une anthologie (Littératures africaines, Paris, Silex, 1984) et une étude sur Littératures et écritures en langues africaines. Il a dirigé le «Centre d'études des littératures africaines» à l'Université de Lubumbashi. Il poursuit actuellement ses recherches et travaux en littérature dans l'espoir du «retour au pays natal», avec la fin de la dictature.