Collection(s) : Au coeur du monde
Paru le 08/12/1999 | Broché 158 pages
«La rencontre fut prévue le 22 janvier 1941, à Herceg-Novi, dans les Bouches de Kotor.»
C'est à cette date que débute la saisissante tragédie contée dans Neiges de sang. On est au Monténégro, dans le Royaume de Yougoslavie, agité par les dissensions nationales, pris dans l'étau des forces de l'Axe.
Deux mois plus tard, le pays sera envahi, occupé, dépecé. Ignorant le mot «capitulation», un officier serbe, le colonel Mihailovié, prend alors le maquis, créant le premier mouvement de résistance organisé dans l'Europe sous occupation allemande. Une légende est née. Une tragédie en marquera le dénouement.
A l'heure de ses grands bouleversements, l'histoire rejoint le roman. Et la littérature est là pour nous permettre de mieux comprendre les faits et les actes des hommes. Les faits et les actes, en l'occurrence, c'est la trahison des Alliés qui sacrifièrent le premier résistant, Mihailovié, au bénéfice de Tito, préférant au vrai martyr le faux héros.
Il fallait le souffle de l'épopée pour réanimer ce pan de l'histoire européenne que les historiens évitent avec une étrange superstition. Milena Nokovitch est romancière quand elle place des mots justes dans la bouche de ses personnages ; elle est historienne quand elle conte l'héroïsme épique du seul personnage du roman : le peuple serbe.
Milena Nokovitch, Française d'origine serbe, auteur notamment de Et la nuit ottomane tomba sur Kossovo, s'est rendue plusieurs fois en Yougoslavie, y compris en Bosnie serbe. Des historiens des Balkans lui ont apporté leur caution pour ce travail de reconstitution littéraire d'une histoire et d'une région que l'Europe se refuse à comprendre.
