Paru le 13/10/2018 | Relié sous jaquette 218 pages
Tout public
textes de Tadao Ando, Friedrich Teja Bach, Ciprian Adrian Barsan et al. | accompagnés d'une conversation avec Mariam Dvali
Pour le peintre géorgien Niko Pirosmani (1862-1918), l'art est un vaste continent. Il est lui-même un marginal, un vagabond comme on dit, un homme qui a sciemment choisi l'errance comme forme de vie. Promeneur entre ville et campagne, d'auberges en étables, il est aussi au centre des événements communautaires et situe ses oeuvres réalisées sur commande au coeur même de la société, dans des lieux presque allégoriques qui incarnent la convivialité et l'échange : les auberges, les tavernes, les commerces. Il ne peint pas pour les lieux dédiés à l'art que sont les galeries, les associations d'artistes et les musées.
Dans l'univers rural de ses tableaux, le chemin de fer et les illustrés ont déjà fait leur apparition. La girafe, l'ours blanc ou le lion en sont des protagonistes imaginaires ; ils témoignent d'un processus incantatoire, d'une typologie allant jusqu'à l'idéalisation du vivant et des éléments d'une communauté dont font partie le berger et le pêcheur, mais aussi la belle du village, la mère et l'enfant, les banquets de fête, le domestique, les vendanges, le travail, les animaux de la ferme, des champs ou de la forêt.
Cet artiste autodidacte, qui peignit des oeuvres saisissantes et lumineuses pour les tavernes et les auberges géorgiennes des années 1900, est aussi et surtout un héros de l'avant-garde en partie méconnu. Il est grand temps aujourd'hui de rendre son oeuvre accessible au large public.
