Non

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 49 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 19cm X 21cm
Date de parution :
EAN : 9782930345154

Non

de

chez Ed. de l'Ambedui

Collection(s) : Poésie du Lendit

Paru le | Broché 49 pages

Tout public

17.50 Indisponible

préface Marcel Moreau | illustrations Emile Lanc


Quatrième de couverture

Oui, il faut lire ce Non. De toute urgence se le mettre en yeux, en bouche, en veines, se le transfuser, se l'incorporer, se vase-communiquer. Ce n'est pas un «non» comme les autres. Pas un «non» de nihilisme moite, de négation corrompue, mondaine, ou intellectuellement malade de son commerce avec les credos, les dogmes, les slogans, les fanatiques assertions.

Pas un «non» pour faire bien, pour claironner qu'on n'est pas d'accord, pour se vanter qu'on s'oppose, qu'on n'est pas dans le rang, dans l'alignement, dans le cortège, le pèlerinage, la longue procession des conditionnés, alors qu'on l'est.

Beaucoup trop de gens vivent sous un faux «non». C'est commode, un faux «non». Ca permet de dire oui, en oblique ou en cachette, à bien des mensonges, des illusions, des phénomènes ayant pour effet de changer la conscience en éponge.

Le «non» de Berger, c'est autre chose. On dirait un cri d'abord brut que l'écriture au corps se mettrait à tailler en facettes nombreuses, toutes singulières. L'auteur porte sa lucidité à l'éclat optimal. Sa montée en carats, dans les ténèbres, s'obtient par le style. Ce «non» de la lucidité jette ses feux, tels des versets sans Dieu, dans l'imbiblique poésie du mal-être. C'est beau et cruciférien à la fois.

Ce «non»-là, c'est plus qu'un mot, c'est une poigne. Le doute, le malaise, le désespoir ont une poigne. Pas une main molle qui pendrait dans le vocabulaire blasé, dégoûté, désenchanté de déréliction, peut-être, si ce n'est pas trop fatigant, en vue de le touiller, et encore, si ce n'est pas trop sale. La poigne est une bonne nouvelle, parmi tant de mauvaises.

J'aime cette poigne, son rythme, ses torsions, ses retournements, ses frappes incantatoires sur le cymbalum noir des gouffres.

Extrait de l'avant-propos de Marcel Moreau