Collection(s) : Heure furtive
Paru le 13/11/1992 | Broché 211 pages
traduit de l'anglais par Claire Malroux
Julia est une morte qui assiste à son propre enterrement et s'étonne tristement de l'absence de fleurs : où sont les coquelicots de son enfance ? Et ces géraniums qu'elle cultivait en pots sur sa terrasse à Londres pendant le blitz ? Le sang des fleurs a disparu avec celui de la vie, Julia elle-même n'est plus qu'une poignée de cendres qui «remplissent à peine la coupe qu'elle a gagnée dans le tournoi de tennis».
Son «bazooka», comme elle aime à l'appeler, c'est sa seringue, qui l'a finalement tuée après l'avoir aidée à vivre.
Chacune des nouvelles rassemblées ici raconte un voyage au bout de la nuit. Dans un temps éclaté, les souvenirs se télescopent, de merveilleuses échappées oniriques semblent défier la réalité, même si le rêve côtoie souvent le cauchemar, de cruels fantasmes rejoignent les aveux les plus poignants.
Née en France en 1901 et morte en 1962 à Londres d'une overdose d'héroïne, Anna Kavan a emprunté son pseudonyme d'écrivain à Kafka. La force de l'imaginaire qui nourrit tous ses livres, de Mon âme en Chine à Neige, de Mal Aimées à L'oiseau qui es-tu ?, de Demeures du sommeil à Une représentation à l'asile, la place au premier rang des romancières anglaises de l'avant-guerre, aux côtés de Virginia Woolf et de Jean Rhys.