Paru le 21/10/2010 | Broché 135 pages
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Oncle maternel - neveu : une relation privilégiée chez les Éwondo
Vieux peuple bantou d'Afrique Centrale, les Éwondo (qui sont des Bëti, du groupe Fang-Bëti-Bulu) caractérisent la relation oncle maternel - neveu utérin de nfàán ènyì(...), « la vraie vie », de nfàán ènyì(...) dzìín, « une vie pleine de dignité ».
En effet, l'enfant de la soeur est l'enfant qu'on aime de tout son coeur, qu'on protège et qu'on éduque. L'oncle maternel fait confiance à son neveu utérin et celui-ci lui en sait gré. L'affection qu'ils ont l'un pour l'autre est si profonde qu'elle traverse des générations. De nos jours encore, on rencontre des Bëti qui vont chez les bàtánà, « les oncles maternels de leurs pères ». L'oncle maternel ne peut rien refuser à son neveu. Et celui-ci ne peut être dans le besoin alors que son oncle a la possibilité de l'aider. L'oncle maternel est le protecteur naturel de ses neveux ; et ceux-ci, en toute circonstance, sont ses défenseurs naturels.
Bien vécue, la relation avunculaire chez les Éwondo est une vie de partage et de joie ; une vie marquée par l'ardeur au travail et par la spontanéité ; ou par une générosité soutenue et une confiance mutuelle avérée. La relation avunculaire est l'école de la présence et de l'effacement, celle de la discrétion et de la responsabilité ; c'est l'école du service, du don et de la maîtrise des savoirs acquis. C'est l'école de la vie en famille ou en société. L'avunculat est l'école de la vie.
Marie-José Onambélé est une enseignante des établissements secondaire et normal. Son intérêt précoce pour les sciences humaines l'avait amenée autrefois à étudier l'histoire, la géographie, la sociologie et l'anthropologie. Ses travaux de recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle montrent le plaisir qu'elle trouve à scruter nos us et coutumes. Son essai sur l'oncle maternel chez les Éwondo est une heureuse initiative qui nous laisse découvrir un pan de la sagesse bantoue.