Collection(s) : Cahiers de paléoanthropologie
Paru le 01/02/1995 | Broché 178 pages
Le déterminisme des changements observés dans les relations entre le crâne, la face, le système dentaire et la mandibule, au cours de l'évolution de la lignée néandertalienne, apparaît plus morphoplogique que fonctionnel.
Les relations entre la base du crâne, la face, le système dentaire et la mandibule chez les Néandertaliens et chez les Hommes modernes présentent des différences significatives. Elles résultent d'un double mouvement effectué dans la lignée néandertalienne, comprenant un redressement maxillaire vers le haut, et un mouvement vers l'avant de la totalité de cet os, associé à une migration vers le bas de la cavité glénoïde. D'une part, le sens inverse de ces deux déplacements détermine une orientation différente de la mandibule. D'autre part, la position plus antérieure du maxillaire néandertalien entraîne une séparation antéro-postérieure entre les dents et l'articulation temporo-mandibulaire. Ces changements anatomiques ont eu des conséquences fonctionnelles sur le système masticateur des Néandertaliens. Si la longueur du bras de levier du muscle ne change pas des Néandertaliens aux Hommes modernes, en revanche, la longueur du bras de levier de la charge occlusale est plus grande chez les premiers en raison de la séparation importante entre les dents de l'articulation temporo-mandibulaire. De cette disposition, il résulte que les Néandertaliens ont dépensé au moins autant d'énergie que les Hommes modernes dans la pratique des activités paramasticatrices. La face des Néandertaliens ne semble pas le résultat exclusif de l'utilisation du système masticateur à des fins non mastricatrices. Le déterminisme des changements observés dans les relations entre le crâne, la face, le système dentaire et la mandibule, au cours de l'évolution de la lignée néandertalienne, apparaît plus morphoplogique que fonctionnel.
