Paru le 01/10/2010 | Broché 255 pages
Tout public
texte établi, présenté et commenté par Michel Brix
Pierre-Joseph Proudhon est, avec Chateaubriand, celui des contemporains de Sainte-Beuve sur lequel le critique des Lundis a livré l'étude la plus développée : rencontre surprenante, voire tout à fait improbable, où l'on voit un sénateur bedonnant et vieillissant du Second Empire, qui avait par surcroît une sainte horreur des troubles sociaux, se pencher longuement sur la vie et l'oeuvre d'un apôtre de l'anarchie, auteur de la formule incendiaire « La propriété, c'est le vol ». Bien loin de désavouer Proudhon, cependant, Sainte-Beuve balaie ici les caricatures, les railleries et les approximations qui entravaient l'accès aux oeuvres du penseur socialiste et, à travers la correspondance de ce dernier, compose sous nos yeux « un Proudhon raconté, jugé et commenté par lui-même » : apparaît ainsi devant nous un homme « de pensée, de labeur, de moralité pratique et de haute doctrine sociale », un homme porté, de façon supérieure, à faire le Bien, qui témoignait pour le socialisme plus encore par sa personne et son comportement quotidien que par ses ouvrages publics.
Maître de recherches à l'université de Namur (Belgique), spécialiste de la littérature française des XVIIIe et XIXe siècles, Michel Brix a publié au Sandre deux éditions de textes de Nerval : Les Confidences de Nicolas (2007) et Les Faux Saulniers (2009).