Paon

Fiche technique

Format : Etui
Poids : 230 g
Dimensions : 32cm X 42cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-38036-078-3
EAN : 9782380360783

Paon

de ,

chez Reliefs éditions

Collection(s) : Editions illustrées , Terre et eau

Paru le | Etui

Tout public

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texte Siegfried Bing


Quatrième de couverture

Paon

Recueil de dessins pour l'art et l'industrie. Ornements du Japon (1880-1882)

« Grâce à de patientes recherches, les plus beaux modèles de l'industrie japonaise ont pris en ces dernières années le chemin de l'Europe. Parmi eux, il faudra qu'on choisisse désormais ceux qui, à la saveur du terroir, joignent aussi la beauté éclectique qui n'a pas de patrie ; on devra particulièrement s'attacher aux sujets qui s'adapteront sans efforts aux exigences et aux coutumes de notre culture occidentale. »

Formant l'un des volumes de l'Encyclopédie des Arts décoratifs de l'Orient pour l'art et l'industrie (avec Ornements de la Perse, Ornements arabes et Ornements vénitiens, hindous, russes, etc.), Ornements du Japon rassemble 40 planches d'arbres, de fleurs, d'insectes, d'oiseaux et de motifs divers « reproduits, par le procédé chromolithographique, dans la ravissante harmonie de leur éclat primitif », s'enchante dans sa préface François Favre (1819-1892), journaliste républicain et bibliothécaire au Conservatoire national des arts et métiers. Hormis deux planches tirées de la collection du baron Jean-Baptiste Louis Gros (1793-1870), diplomate en Chine et au Japon, les délicates illustrations gravées à l'eau-forte et à la pointe sèche proviennent d'estampes, de peintures et de vases collectés en France auprès d'artistes, de collectionneurs et d'ambassadeurs. Le « japonisme », né avec l'ouverture du pays à l'Occident sous l'ère Meiji, est alors en pleine floraison, au prix de quelques approximations : « En copiant la nature, le Japonais [...] ne songe pas à la réformer. Semblable, sur ce point et sur quelques autres, à nos artistes du Moyen Âge, il ne met, nulle part, dans ses compositions, cette symétrie chère aux Grecs et aux Romains et dont le maître unique qu'il a choisi (la nature) ne lui a donné aucun modèle. » Il n'empêche, « les artistes décorateurs européens n'ont pas tardé à comprendre qu'il y avait là une source féconde d'idées nouvelles ».

Biographie

À Boulogne en 1863, l'entreprise de céramique Collinot et Cie scelle l'association de deux amis : le Mosellan Eugène Collinot (1824-1889), chimiste, et le Parisien Adalbert de la Bonninière de Beaumont (1809-1869), scion de généraux d'Empire et excellent dessinateur. De ses nombreux voyages dans le bassin méditerranéen et jusqu'en Laponie (mais jamais au Japon), ce dernier a rapporté quantité de céramiques et de croquis et tous deux se passionnent pour « l'art industriel », que Léon de Laborde (1807-1869), homme politique, archéologue et historien, oppose ardemment à « l'art pour l'art » initié par Théophile Gautier. Les créations communes de Collinot et Cie, qui assure aussi dans ses murs un enseignement pratique pour adolescents, sont exposées avec succès à l'Exposition universelle de 1867, deux ans avant la disparition de Beaumont. À le lire aujourd'hui, celui-ci apparaît comme un étonnant prophète du design, autant que des temps modernes : « À une époque comme la nôtre, qui ne croit même pas à son lendemain, où la soif de gain invente des moyens de production si rapides qu'ils ne permettent plus aux idées de mûrir, il est essentiel de rappeler à l'industrie qu'elle n'est rien sans l'art, et à l'art qu'il ne devient grand qu'à la condition d'avoir un but et de ne jamais renier, à la manière des parvenus, l'industrie qui est à la fois sa mère, sa fille et sa soeur. »