Collection(s) : Cadre rouge
Paru le 02/01/2020 | Broché sous jaquette 199 pages
Le 19 septembre 2018, Régis Jauffret reconnaît avec stupeur le visage de son père dans un documentaire consacré à la Police de Vichy. A partir de cette image, l'écrivain tire sur le fil de ses souvenirs teintés d'imagination et érige une cathédrale de mots à la mémoire de cet homme muré vivant dans sa surdité et sa schizophrénie. Une véritable leçon de littérature où la fiction vient réparer le réel et où le fils donne naissance au "papa".
Sublime !
Régis Jauffret, conteur fabuleux, offre un portrait saisissant de son "papa". Entre délicatesse et écriture incisive, l'auteur nous plonge dans un récit touchant et somptueusement romanesque.
19 septembre 2018, j'aperçois dans un documentaire sur la police de Vichy mon père sortant menotté entre deux gestapistes de l'immeuble marseillais où j'ai passé toute mon enfance. Ils semblent joyeux alors que le visage de mon père exprime la terreur. D'après le commentaire, ces images ont été tournées en 1943. Non seulement mon père n'a de sa vie parlé de cet incident mais je n'ai jamais entendu dire par personne qu'il avait eu affaire à l'occupant.
Moi, le conteur, le raconteur, l'inventeur de des tinées, il me semble soudain avoir été conçu par un personnage de roman.
R. J.
Lauréat du prix Femina et du prix Concourt de la nouvelle, Régis Jauffrel est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages.