Collection(s) : Opinion
Paru le 23/03/2023 | Broché 93 pages
Tout public
traduit du turc par Ali Terzioglu
Parce qu'ils sont arminiens
Il y a plus d'un siècle était perpétré le génocide arménien. Une page noire de l'histoire turque, toujours controversée, toujours taboue ; un drame qui hante les esprits et les coeurs de génération en génération. Pinar Selek interroge son rapport à cet épisode et à la communauté victime. Au fil des souvenirs et des rencontres, elle raconte ce que signifie se construire en récitant des slogans qui proclament la supériorité nationale, en côtoyant des camarades étrangement craintifs et silencieux, en sillonnant Istanbul où les noms arméniens ont été effacés des enseignes, en militant dans des mouvements d'extrême gauche qui ont intégré le déni. Au-delà de la question arménienne, ce témoignage sensible, engagé, parfois autocritique, dénonce les impasses de la violence et sonde les mutations de l'engagement collectif.
Née en 1971 à Istanbul, Pinar Selek est sociologue, militante féministe et pacifiste. Ses travaux et ses combats portent sur les droits des minorités et des exclus de la République turque. Accusée à tort d'un attentat qui n'a jamais eu lieu en juillet 1998, sa vie bascule dans un invraisemblable imbroglio judiciaire dont les suites se prolongent encore vingt ans après malgré quatre acquittements. Pinar Selek est exilée depuis 2011 en France, où elle poursuit sa carrière universitaire à Nice. Elle est l'auteure de deux romans, La Maison du Bosphore et Azucena ou Les Fourmis zinzines.