Paru le 02/06/2005 | Broché 260 pages
Tout public
préface Charles de la Verpillière | avant-propos Thierry Clément | avec la collaboration de Guy Brunet, Agnès Bruno, Suzanne Carrel-Lantelme et al.
Quelques départements français partagent avec l'Ain le lourd privilège d'avoir été pendant près de deux siècles terres d'accueil d'enfants orphelins, abandonnés ou trouvés. Recueillis par les Charités, ils étaient ensuite «placés» dans des familles de la campagne qui en retiraient un revenu et une main-d'oeuvre salutaires.
Cette industrie nourricière est longtemps restée un phénomène méconnu, voire oublié. Grâce aux travaux de recherche menés par des historiens, des démographes et des sociologues, on en mesure à présent l'ampleur puisque ce sont des dizaines de milliers d'enfants, pour la plupart nourrissons, dont le destin a basculé dans le tour des Charités. On en mesure aussi le poids pour ces fils et filles de l'Assistance publique - ceux qu'on appellera plus tard les enfants de la DDASS - qui ont connu des parcours mêlés de souffrance ou d'affection, de rancoeur ou de reconnaissance.
Si les soeurs tourières ont disparu, si les Charités ont fermé, si la longue cohorte des enfants abandonnés s'est tarie, les familles d'accueil sont toujours là pour recevoir sous leur toit, dans d'autres conditions et avec d'autres impératifs, des enfants en danger ou en difficulté que la loi confie désormais à la responsabilité des conseils généraux.
Celui de l'Ain a pris une initiative singulière en retraçant cette tradition de l'accueil familial qui a marqué en profondeur des régions comme le Bugey ou le Revermont, en donnant aussi la parole à tous ceux qui l'aident de nos jours à remplir sa mission.