Collection(s) : Lettres de l'océan Indien
Paru le 13/10/2014 | Broché 76 pages
- «Tu parles si ça me fait envie ! Une partouze avec ta bande de barbouzes en chaussettes à clous ! D'effeuilleuses en slip kangourou ! D'emphytéotes de contrebande ! D'éclopés de la coloniale ! Ah ! Plutôt crever !
- Oh ! Qu'est-ce qui te prend Poète ? T'as encore trop bu hier soir ?
- Et alors ? Qu'est-ce que ça peut te foutre ? Tu sais ce que disait Omar Khayyâm à ce sujet ?
- Omar qui ?
- Khayyâm, le plus grand des poètes et le premier musulman libre ! Il disait : «De toute part, on me conseille : Tu devrais t'arrêter de boire ! On me dit : Tu n'as pas d'excuses, tu seras la proie des tourments et tu brûleras dans l'enfer ! Je me contente de répondre : Ici, le vin me rend joyeux. L'autre monde, qui donc l'a vu ?» Ce ne sont pas les paroles d'un sage, ça ?
- Hum... Toi, un jour, tu vas avoir des problèmes, c'est moi qui te le dis...
- Bah ! Etarque la voile, Silalé ! Et voguons ! Coupons court aux fugaces fucacées de nos souvenirs et partons face au couchant livrer bataille ! Toutes les batailles ! Allegro Furioso !»
Après Mayotte-Marseille Express (L'Harmattan, 2011), Fred Bonnet continue son exploration de l'archipel des Comores en s'intéressant cette fois à la Grande-Comores et à son célèbre Galawa, hôtel de luxe aujourd'hui rasé de la surface de l'île, mais encore présent dans toutes les mémoires et sujet de tous les «bangwe» (arbres à palabres) comoriens.
Depuis vingt ans, Fred Bonnet parcourt l'Afrique australe et l'Océan indien comme on monte un escalier le coeur amoureux. Après avoir laissé quelques traces sonores et visuelles en chemin (Zimbabwe Spirit, Les Remparts d'Atlantis, etc...), il se concentre aujourd'hui sur l'écriture pour raconter le sud autrement, du dedans.