Collection(s) : Ouverture philosophique
Paru le 24/11/2017 | Broché 494 pages
Public motivé
Passion de la pensée
Rédigées dans les années 1936-1938, soit trois ans après l'échec de l'engagement politique du rectorat et neuf ans après la publication du Traité Être et Temps, non publiées du vivant de leur auteur, les Contributions à la philosophie se présentent comme une suite de fugues, que précède un foudroyant avant-propos et suit une longue « récapitulation » éclairant ce que Heidegger désigne comme « l'intitulé public » (le titre « approprié » étant plutôt le sous-titre : De l'événement). Parce que « être rendu compréhensible ramène tout de force dans l'horizon de la représentation traditionnelle... se rendre compréhensible est le suicide de la philosophie » (259). Une philosophie toujours met en question ce qui est reconnu, suivant la « tradition », comme « allant de soi », et ainsi, donne à penser. En un sens du penser que précisent les Contributions : penser, ce n'est pas une activité combinatoire, en bref un calcul, ce n'est pas davantage un « processus psychologique » en lui-même inintelligible. Penser signifie répondre à l'événement qu'est l'Être - ou la vérité de l'Être. Autrement dit : questionner sérieusement, là où nous en sommes. Mais c'est toute l'oeuvre de Heidegger qui tente de dire (de questionner) ce « là où nous en sommes » (le mot de Heidegger est : Dasein). En ce sens, les Contributions sont au coeur de l'oeuvre de Heidegger. Ce questionnement s'appelle ici la passion de la pensée : cette épreuve, l'unique épreuve, où se joue la relation des hommes et de leurs dieux, portée dans la dernière fugue à son épure par l'expression difficile du « Dieu ultime ».
Jean-Pierre Emmanuel Jouard a enseigné la philosophie en France et à l'étranger (Berlin, Rabat, Djibouti, puis au lycée Gauguin de Papeete). Il a notamment contribué à la formation des professeurs de la République de Djibouti. Il a publié déjà, aux éditions L'Harmattan, deux livres qui portent témoignage de cet enseignement.