Paul-Jean Toulet, 1867-1920 : parle tout bas, si c'est d'amour, au bord des tombes : le fonds conservé par la Bibliothèque patrimoniale de Pau

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 119 pages
Poids : 500 g
Dimensions : 15cm X 21cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-911715-95-2
EAN : 9782911715952

Paul-Jean Toulet, 1867-1920

parle tout bas, si c'est d'amour, au bord des tombes
le fonds conservé par la Bibliothèque patrimoniale de Pau

de

chez Pin à crochets

Paru le | Broché 119 pages

Tout public

20.00 Indisponible

Quatrième de couverture

Quand vous êtes sortie de chez moi, j'ai vu votre ombre passer sur mes rideaux. Ainsi tout bonheur est une ombre, et le plaisir aussi une ombre ; et même les songes, qui sont le meilleur de la vie.

Conçu à l'île Maurice, né à Pau en 1867, Paul-Jean Toulet s'est toujours présenté comme « pur Béarnais, et moitié créole ». Mais du Béarn « aux belles pierres » et de la « douce plage » mauricienne, « ce jeune dieu, à la couleur de miel » (ainsi le décrit Jammes) ne sut retenir que la « grâce évanouie » de bonheurs passés. À la poursuite du « fuyant plaisir de vivre », il voyagea et chercha quelque tanière où se réfugier. Or, ni les nuits d'Alger ou de Paris, ni les brumes de Londres ou tel soir d'ivresse « stendhalienne » en Espagne, ni le lointain Tonkin ou le « fer changeant » d'un château girondin où on le maria ne guérirent une blessure première : l'enfant avait perdu sa mère alors qu'il n'avait que quelques jours.

C'est sur la Côte basque, à Guéthary, que le dandy désenchanté s'échoua et mourut, âgé de cinquante-trois ans. Ce « grand loup maigre » avait vécu affamé d'alcools forts et de jolies femmes, de drogues et de livres, d'art et de poésie, de paysages. Son coeur était sans doute « moins coriace » qu'il y paraissait, mais il n'aura trouvé pour se défendre que les songes, (« qui sont le meilleur de la vie »), l'ironie (« arme à deux tranchants où l'on blesse moins les autres que soi-même ») et l'écriture (sans doute « avait-il gardé assez de candeur pour être poète »).

Ses écrits ? Des bouts de romans décolletés que Willy signait le plus souvent, des chroniques journalistiques et notes critiques sur l'art ou la littérature, deux ou trois pièces de théâtre et un livret d'opéra resté inédit, un embryon de Journal, des traductions, des lettres étincelantes, des nouvelles et des contes, des madrigaux et des paperolles, des épigrammes et des oarystis, des romans, des pensées d'un « scepticisme aéré », des « vers trouvés sur un mirliton » et des vers ciselés.

Ce qui, « certains jours », a écrit Jorge Luis Borges, fait de Toulet « le plus grand poète français, même si tout le monde l'a oublié », c'est le style et c'est le mystère. Le style des cinglants aphorismes colligés dans Le Carnet de Monsieur du Paur et Les Trois Impostures ; le style des Chansons, Dixains, Coples et de soixante-dix Contrerimes posthumes mais parfaites. Le mystère d'une voix qui parle tout bas pour dire ce qui fut et fuit, l'amertume de la beauté, l'entremêlement de l'amour et de la mort ; le mystère de sa vie, de la vie...

Si vivre est un devoir, quand je l'aurai bâclé,
Que mon linceul au moins me serve de mystère.
Il faut savoir mourir, Faustine, et puis se taire :
Mourir comme Gilbert en avalant sa clé.