Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar : de Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975)

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 490 pages
Poids : 736 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-8111-0395-8
EAN : 9782811103958

Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar

de Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975)

de ,

chez Karthala

Collection(s) : Hommes et sociétés

Paru le | Broché 490 pages

Public motivé

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avec la participation de Lucile Jacquier-Dubourdieu


Quatrième de couverture

Pays indépendant depuis 1960, Madagascar connaît en 1971-1972 sa première grande crise. Le régime, réputé stable grâce à l'image débonnaire de son président, Philibert Tsiranana, s'effondre sous un double impact. D'abord en 1971, la révolte des paysans du Sud déshérité, sans armes, menés par Monja Jaona, ancien des luttes anticoloniales. Le brutal «rétablissement de l'ordre» révèle un rapport d'oppression et d'exploitation sous couvert d'un discours développementiste.

Puis c'est le Mai malgache, manifestations de collégiens et étudiants font chuter le régime. Une génération de jeunes diplômés réclame des emplois et s'insurge contre le lien néocolonial. Formée sur place, est-elle pour autant enracinée identitairement et consciente des difficultés des ruraux qui constituent plus des trois quarts de la population ? Dans l'encadrement entièrement français de coopérants et chercheurs, certains sont des alliés dans la critique du régime et aident à la montée d'intellectuels militants malgaches. Ensemble, ils opèrent des transferts de concepts et outils pour l'analyse des sociétés locales en termes de classes.

Mai 1972 amène aussi la prise en charge du paysannat par le ministre et colonel de gendarmerie Ratsimandrava qui opte pour la voie du fokonolona, unité de base en partie autogérée. Populiste, il ne croit ni à la démocratie à l'occidentale ni aux partis. Son assassinat, éclairé ici avec précision, entraîne le gauchissement de son plan, repris par Ratsiraka dans un projet de révolution par le haut.

Ces épisodes majeurs sont éclairés par la parole d'acteurs locaux : paysans en réunion ou à la radio, histoire de vie de Monja Jaona, tournées de Ratsimandrava, courriers d'époque et entretiens actuels avec d'anciens coopérants. La reconstitution du champ intellectuel citadin est confrontée à la méfiance des «sans diplôme» qui ont la mémoire de 1947 et une riche imagination politique. Le tout se veut une contribution à la fabrique de l'histoire malgache par le bas.

Biographie

Historienne, professeure honoraire, Françoise Raison-Jourde a enseigné huit ans à Madagascar entre 1965 et 1973, puis à l'Université de Paris 7, et fait des séjours réguliers dans l'Île. Sa thèse a porté sur Bible et pouvoir à Madagascar au XIXe siècle (Karthala, 1991). Elle a dirigé ou codirigé aux éditions Karthala plusieurs ouvrages collectifs dont Les Souverains de Madagascar (1983) et La Nation malgache au défi de l'ethnicité (2000).

Gérard Roy a été économiste anthropologue à l'ORSTOM-IRD. Il a travaillé de 1961 à 1971 à Madagascar sur les migrations intérieures et la transformation des communautés paysannes et enseigné à l'Académie militaire d'Antsirabe. De 1972 à 1986, il a participé à une recherche sur les rapports au quotidien dans l'habitat social nantais et sur sa réhabilitation. De 1987 à 1999, il a étudié les occupations de terre du Mouvement des Sans Terre au Brésil et publié, avec Maria Conceição D'Incao. Nós cidadãos. Aprendendo e ensinando a democracia (Ed. Paz e Terra, São Paulo, 1995).