Paru le 01/08/2012 | Broché 43 pages
préface Yves Delange | édition les Amis de Jean-Henri Fabre
Il est souvent présomptueux de faire parler les absents ; pourtant, j'en suis persuadé, Fabre eut aimé voir réunis ces morceaux choisis mettant en exergue des aspects essentiels de sa pensée fondés sur l'expérience, convaincu que «le grain des choses vaut mieux que la paille des mots». La lecture des «Souvenirs entomologiques» ne nous procurerait pas autant de bonheur si les propos extra-scientifiques qui y sont rapportés ne relevaient pas eux aussi de cette hauteur de vue qui caractérise l'ensemble de l'œuvre. Féru de classiques grecs et latins mais aussi imprégné de romantisme, Fabre était en outre bien trop indépendant de caractère pour se conformer à ce veto qui dès le XIXe siècle, voulut que soit consommé le divorce entre science et littérature.
Yves Delange
Jean-Henri Fabre (1823-1915) est un personnage hors du commun. Il est né dans l'Aveyron à Saint-Léons. Après quelques années au collège de Rodez, une bourse à l'Ecole normale d'Avignon lui permet de devenir instituteur. Il exerce à Carpentras, à Ajaccio, Orange, Avignon... Parallèlement, il poursuit des études et soutient une thèse de Docteur ès-sciences naturelles, en 1855. Toute sa vie Jean-Henri Fabre a lutté contre des difficultés matérielles, les jalousies, l'indifférence... Pour nourrir sa nombreuse famille, il donne des cours publics du soir, rédige de très nombreux manuels scolaires. Et il se consacre à la rédaction de ses «Souvenirs entomologiques». Il s'installe en 1879 à Sérignan-du-Comtat, dans le Vaucluse, dans une propriété qu'il baptise l'Harmas, ce qui signifie en provençal, terrain en friches.
Naturaliste, il a la rigueur du mathématicien, le lyrisme des poètes, la bonhomie des hommes de la terre. Sa langue, à nulle autre pareille, est là pour nous dire les gestes, les senteurs, les émotions que la simple observation de la nature lui procure. Elle est au partage du monde et nous aiguise l'œil.
