Collection(s) : Mouvement des savoirs
Paru le 25/03/2015 | Broché 226 pages
Public motivé
préfaces de Bernard Lafargue et Gérard Ostermann
Performance et psychanalyse
Expérimenter et [de]signer nos vies
Le Moi en jeu
Réflexions annexes à la question du processus de création en partage à travers six exemples
Qu'est-ce que la performance ? Difficile de définir cette forme d'art qui, à son apogée dans les années 70, trouve son origine dans le futurisme et Dada au début du XXe siècle, pour se prolonger dans ce que nous avons nommé les « arts résiliens » au XXIe siècle. Parce que la performance, art expérimental, intermédia, vivant, fait sauter nos repères. Parce qu'art critique, impertinent, dissident, elle est réfractaire à toute théorie. À moins que ce ne soit l'inverse : que ce soit la théorie qui lui soit réfractaire. La théorie psychanalytique, en particulier, se heurte à la performance qui ne rentre pas dans ses approches esthétiques ni dans ses définitions du processus de création.
Plutôt que rejeter ce qui nous heurte, pourquoi ne pas écouter ce que cela peut nous transmettre, quitte à repenser les acquis, à revisiter l'esthétique ébranlée et à lui inventer d'autres chemins ? Ou mieux : considérer ce qui nous échappe, mais transforme, en creux, nos vies. Éminemment politique, la performance appelle à nous défaire de nos chaînes. Ses actions détonantes ou banales, trash ou modestes, sont autant de gestes possibles qui soufflent au vent levé : « Ce que vous faites est ce que vous faites... de vous ». Opérant un mouvement des savoirs, la performance travaille les porosités des imaginaires personnels et communs en design de soi.
Cécile Croce est maître de conférences habilitée à diriger des recherches en esthétique et sciences de l'art à l'Université Bordeaux Montaigne, chercheur au laboratoire MICA, enseignante en théories et en pratiques artistiques. De la philosophie à la psychanalyse de l'art, elle développe une esthétique transdisciplinaire de l'oeuvre.