Collection(s) : Essais
Paru le 12/02/2015 | Broché 186 pages
Public motivé
Désormais dénuée d'autorité, à la portée de tous, la critique se cherche une nouvelle légitimité dans le monde 2.0, où chacun se livre à la compétition des goûts et à la passion des hit-parades.
En examinant d'un point de vue à la fois phénoménologique et pragmatique pourquoi la critique du goût n'est pas un supplément à l'expérience esthétique mais en est proprement constitutive, cet essai tente, par de nombreux exemples pratiques et avec Schiller, Hume ou Dewey, de dégager des éléments de méthode pour partager notre «pulsion» critique sous l'horizon d'une communauté différentielle. Il s'agit donc de mettre à nu ce qu'on appelle «goût» en vue de mieux communiquer notre expérience du monde et d'établir des principes critiques au-delà du seul domaine de l'esthétique. Où l'on verra qu'une «bonne» critique est toujours créative et qu'au contraire de l'évaluation des performances qui règne dans l'ordre néolibéral, son rôle politique est d'ajourner infiniment la conclusion, c'est-à-dire la condamnation.
Éric Loret a d'abord été critique littéraire et cinéma, puis arts plastiques et musique au quotidien Libération, ainsi qu'à France Culture.