Serie : Phénoménologie de la transcendance
Collection(s) : Diasthème
Paru le 18/06/2012 | Broché 73 pages
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Toute phénoménologie, par définition, part de et en reste au monde tel qu'il s'offre à la conscience. Une «phénoménologie de la transcendance» semble donc une entreprise impossible, puisqu'il s'agirait de chercher dans l'expérience du monde «quelque chose» qui ne puisse en aucune manière que ce soit être rapporté au monde. L'expression de «phénoménologie de la transcendance» est ainsi formellement contradictoire : car si la transcendance était «phénomène», et pouvait faire l'objet d'une «-logie», d'une saisie par le logos, elle serait précisément de l'ordre de ce qui peut être mis sous la proposition «il y a quelque chose plutôt que rien». Pour le dire autrement, si la transcendance était objet d'expérience possible, alors justement elle ne serait plus transcendance. Par principe, une «phénoménologie de la transcendance» ne cherchera donc pas positivement «quelque chose» de transcendant dans le monde. Il ne pourra s'agir que d'une phénoménologie de la trace : phénoménologie de ce qui est au monde sur le mode de la non-présence et de la non-présentabilité, phénoménologie de ce qui «brille par son absence» (p. 14-15).
Sophie Nordmann est née en 1975 à Paris. Agrégée de philosophie et docteur de l'Université Paris Sorbonne, elle enseigne à l'École pratique des hautes études (EPHE) et à l'École Polytechnique. Elle est également chercheuse au Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL) et directrice de programme au Collège international de philosophie. Elle a consacré à la philosophie juive contemporaine plusieurs articles ainsi que deux essais : Du singulier à l'universel. Essai sur la philosophie religieuse de H. Cohen (Vrin, 2007) et Philosophie et judaïsme : H. Cohen, F. Rosenzweig, E. Levinas (Presses Universitaires de France, 2008 et 2011).