Collection(s) : Arts
Paru le 15/12/2011 | Broché 186 pages
Public motivé
Picasso Cézanne
Quelle filiation ?
Cézanne meurt en 1906, après avoir mis beaucoup de temps à convaincre ses contemporains de l'importance de son entreprise. Loin des lieux où s'arbitrent les élégances et se décernent les rangs, il poursuit obstinément son oeuvre de réalisation (des « sensations colorantes »), écrivant à son fils, peu avant sa fin, que la nature est un trop grand maître pour être jamais égalée.
La première rétrospective de l'oeuvre a lieu à Paris en octobre 1907. R. M. Rilke la visite, fasciné, et remet un séjour à Venise pour la voir et la revoir. 1907 est aussi l'année des Demoiselles d'Avignon de Picasso qu'Apollinaire louera dans ses Peintres cubistes comme le « nouvel homme » de l'art, inventant la « peinture pure », dotant notre univers mental d'une « quatrième dimension ». Le poète mentionne honorablement Cézanne ; mais c'est pour ce diable de « Malaguêgne » qu'il s'enthousiasme.
L'artiste aixois qui n'était pas au centre du jeu (à en croire ne serait-ce que Zola) retentit, pour la génération suivante comme une sorte d'oracle qui va commander l'art moderne. C'est le sens du mot de Picasso : « Cézanne, notre père à tous ».
Quelle filiation relie donc ces deux artistes, certes majeurs, mais ô combien différents, voire, sous maints aspects, opposés ? Cette question fait l'objet des études ici rassemblées.
Arts rassemble des ouvrages de recherche sur l'histoire des arts et sur la théorie et la pratique des arts contemporains.
Odile Billoret-Bourdy a dirigé toutes les librairies de la RMN. Elle est vice-présidente de l'Association des Amis du musée Granet.
Michel Guérin, philosophe, est professeur à l'université de Provence et membre du LESA (Laboratoire d'études en sciences des arts).