Collection(s) : Supplément à Gallia préhistoire
Paru le 30/10/2003 | Broché 577 pages
Public motivé
Dans cet ouvrage, Gilles Tosello s'attache à l'étude d'une forme d'art paléolithique méconnue: les gravures et sculptures sur plaquettes, blocs et galets. Ces supports rocheux sont abondants sur certains habitats du Magdalénien moyen et supérieur, entre 12 000 et 10 000 ans avant notre ère. Les pièces étudiées proviennent des sites les plus prestigieux pour la période considérée, tels La Madeleine, Laugerie-Basse, Villepin, Limeuil... Cependant, aucune étude régionale systématique n'avait encore été tentée.
Les objets, de dimensions très variées, ont en commun une grande difficulté de lisibilité: pour être perçus, les décors doivent être au préalable déchiffrés. Servi par sa formation de plasticien, l'auteur a mis au point une méthode d'étude et de relevé adaptée aux surfaces tourmentées, couvertes de gravures enchevêtrées. Cette analyse directe, rigoureuse et critique de 360 pièces apporte une iconographie renouvelée et un très grand nombre de documents inédits (plus des trois quarts).
Ces pierres gravées sont étroitement associées à la vie quotidienne des Magdaléniens. La plupart étant rubéfiées et brisées, il semble qu'elles aient suivi un cycle fonctionnel sur le site lui-même, marqué par une exposition au feu et une fragmentation intense. Dans la thématique, on remarque la présence du Cheval, mais surtout la prédominance du Renne, espèce emblématique des groupes régionaux. En comparant avec les ensembles de pierres gravées des régions voisines (Quercy, Pyrénées, Poitou) ou plus lointaines (Espagne cantabrique, Allemagne), des constantes structurelles et des variantes stylistiques et thématiques se dégagent; les Magdaléniens partagent un espace symbolique commun, régi par les mêmes règles, mais des groupes régionaux s'affirment dans le même temps; leur identité culturelle est sans doute à mettre en relation avec des territoires.
Une catégorie de supports, les galets gravés, semble poursuivre une évolution formelle et thématique indépendante des plaquettes et des blocs. Ces petits objets, souvent réutilisés, aisément transportables, seraient ainsi révélateurs de la nouveauté et de l'invention au niveau individuel et annonceraient la transition vers l'Azilien qui perpétue la tradition des galets décorés.
Gilles Tosello, diplômé en arts graphiques, est docteur en Préhistoire. Il a participé à des fouilles en France (Étiolles) et à des missions archéologiques à l'étranger (Pakistan, Brésil, Yémen). Par ailleurs, il a étudié de manière approfondie d'importantes collections d'art mobilier paléolithique. Depuis 1985, il exerce son métier de plasticien, plus particulièrement dans le domaine de la diffusion culturelle, et parallèlement se consacre à l'étude de l'art pariétal dans des grottes majeures (Chauvet, Le Tuc d'Audoubert, Marsoulas). Il est chercheur associé à l'Unité mixte de recherche 5608 de Toulouse.
