Collection(s) : La petite Vermillon
Paru le 10/04/2003 | Broché 192 pages
Tout public
"L'esprit humain est fait pour s'occuper du corps humain, sauf les loisirs. Mais l'industrie et le commerce, en mettant tout l'univers matériel au service de notre corps, nous détournaient d'exercer ce corps lui-même.
"Le sport a réagi là-contre, mais d'une manière d'abord instinctive et trop corporelle. L'esprit en a perfectionné les techniques, il doit aussi en affiner les plaisirs. C'est ce que je voudrais essayer, selon mes forces.
"La plupart de ceux qui ont abordé ce sujet ont cherché dans le sport ascétisme ou discipline, ils l'ont fait participer à de grandes passions, rivalité, amour, esprit guerrier. Le sport ne leur était qu'un moyen; sans doute ils avaient raison, puisqu'en abordant le plus beau des sujets et le plus neuf, j'ai peur d'ennuyer."
(Jean Prévost, Préface inédite, 1925.
Élève d'Alain, normalien, grand sportif, chroniqueur de La NRF, Jean Prévost (1901-1944) a été l'un des écrivains les plus originaux et les plus féconds de l'entre-deux-guerres. Outre Plaisirs des sports, son premier livre, il a publié des romans (Merlin, Le Sel sur la plaie, La Chasse du matin...), des mémoires de jeunesse (Dix-huitième année), des études qui ont fait date sur le travail littéraire (La Création chez Stendhal, Baudelaire), une biographie (La Vie de Montaigne), des essais (Les Épicuriens français, Usonie...), des ouvrages pratiques (Maîtrise de son corps, Apprendre seul...), des nouvelles, des poèmes et des centaines d'articles sur l'actualité politique, les problèmes sociaux, l'éducation, la littérature, le théâtre, le cinéma... Résistant, il a été tué dans une embuscade le 1er août 1944 après avoir joué un grand rôle dans l'organisation du maquis du Vercors.
"Il ne faut pas considérer l'auteur des Frères Bouquinquant, a écrit à son propos Roger Nimier, comme un écrivain mort trop jeune, qui n'a pas trouvé toute son audience, mais comme un prix Nobel en puissance et le maître d'une génération."
