Poésies complètes

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 924 pages
Poids : 700 g
Dimensions : 16cm X 23cm
Date de parution :
EAN : 9782825113165

Poésies complètes

de

chez Age d'homme

Collection(s) : Au coeur du monde

Paru le | Broché 924 pages

31.00 Indisponible

Quatrième de couverture

La cellule germinale de toute écriture inspirée - poème ou prose - c'est, incontestablement, l'émotion poétique. Qui, fille elle-même des noces du dehors et du dedans, concentre, à la fois, et synthétise notre être tout entier : sensations, sentiments, pensées. C'est de cette cellule germinale, en effet, que jaillit la parole poétique. Qui n'est telle que parce qu'elle aussi joint à l'acuité des sensations, l'ampleur des sentiments et, en ses prolongements infinis, la pensée. Un poème, à cet égard, est comparable, en sa réalité organique, à une plante ; où les racines, dans la terre, la tige qui s'élance et porte à son sommet la fleur, avec sa rayonnance, ne font qu'un.

Mais cette esquisse serait incomplète, si on ne rappelait qu'indissociable de la mémoire est l'écriture inspirée. En quoi ? C'est très simple. S'il est vrai que la mémoire n'est pas, comme on le croit d'ordinaire, un retour au passé, mais que, tout au contraire, elle rend présent en nous ce qui, au dehors, est révolu, et par là même transcende l'espace/temps, le poème lui aussi, à sa manière, suscité par des réalités passagères et mortelles, les élève à une sphère intemporelle. La pauvre «servante au grand cœur» de Baudelaire, morte il y a belle lurette, vit encore, pour nous, dans l'admirable poème de ce dernier. Comme les héros de la guerre de Troie dans L'Iliade d'Homère.

Ainsi la parole poétique est-elle en quelque sorte résurrectionnelte. Non qu'elle soit, bien entendu, résurrection. Seule celle du Christ, qui préfigure la nôtre, étant réelle. Mais elle en est, par son processus vital, comme le pressentiment, sinon la promesse.

On comprendra aisément dès lors que l'Etat de Poésie - expérience faite - m'apparaisse comme le miroir de la condition humaine. Soumis à l'Etat de Meurtre - le biologique et même le social - et aspirant à dépasser ce double conditionnement, pour accéder à cet Etat qu'il me plaît d'appeler «résurrectionnel». Ou si on préfère, disons que vivre en Etat de Poésie, c'est avoir les pieds dans la boue (la puissance, le meurtre) et le regard levé vers les étoiles (l'amour qui relie et fait vivre).

G.H.