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Paru le 09/10/2013 | Relié sous jaquette 217 pages
« J ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! [...] Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! »
Verlaine a qualifié de « prodigieuse autobiographie spirituelle » les pages d'Une saison en enfer, testament publié en 1873 et dont Rimbaud brûla les exemplaires en sa possession.
Quant aux Illuminations, enluminures qui sont autant d'apparitions transfigurées par le regard du « voyant », l'« homme aux semelles de vent » n'eut même pas connaissance de leur publication, en 1886.
Énigmatiques et bouleversants, tendus entre génie verbal et recherche de la « vraie vie », ces vers comptent parmi les plus fulgurants de la poésie française. Ils nont rien perdu de leur force visionnaire.
Fils de militaire, Arthur Rimbaud voit le jour à Charleviüe, le 20 octobre 1854. Bon éiève, il sympathise avec son professeur de rhétorique, Georges Izambard, qui lui fait découvrir Hugo. À seize ans, il s'enfuit à Paris, assiégée par les Prussiens, et se lie au poète Paul Demeny, destinataire de sa « Lettre au voyant ». Cest la première de nombreuses fugues, dont il revient parfois entre deux gendarmes. Sarcastiques ou parodiques, ses vers aspirent bientôt au « dérèglement de tous les sens ». En 1871, Paul Verlaine accueille à bras ouverts cette « chère grande âme » et se laisse entraîner jusqu'à Londres et Bruxelles par l'auteur du « Bateau ivre ». Un coup de feu mettra fin à cette liaison agitée. À vingt ans, l'oeuvre poétique de Rimbaud est achevée. Commence une vie de « voyageur toqué » - Italie, Java, Suède, Égypte, Yémen et enfin l'Éthiopie, comme agent commercial, puis trafiquant d'armes. Rentré à Marseille en 1891, amputé d'une jambe, il y meurt le 10 novembre.